Ngong

Ville de Ngong

Ngong est un village créé dans les années 80 à la suite de multiples vagues de migration. A l’origine, les migrants venant du nord cherchaient de nouvelles terres fertiles pour cultiver leur mil, leur arachide et leur maïs. Parmi ces cultivateurs, on retrouve les Guidar (Guider), les Toupouri (Doukoula), les Massa (Yagoua), les Mundang (Kaélé), les Mafa (Mokolo) et d’autres ethnies de l’Extrême Nord.

Avant 1983 toutes les voies de transport se résumaient à de simples pistes sablonneuses ou en terre battue. Depuis 1984 une route goudronnée a relié N’Gaoundéré (et sa gare ferroviaire menant au Sud du Cameroun) à Ndjamena (capitale du Tchad) et traversant Garoua puis Maroua. L’apport de cette route a été considérable et a transformé en profondeur les données économiques et démographiques de Ngong.

D’un point de vue économique, les échanges de biens sont facilités grâce au développement des transports de marchandises à bord de camions (containers). Les populations du Nord Cameroun peuvent ainsi facilement vendre leur récolte au Tchad (Ndjamena) et au Sud Cameroun (Yaoundé, Douala). Voyant ces importants flux de marchandises à leurs portes, les voisins nigérian et centrafricain entrèrent eux aussi dans le jeu commercial. Dès lors, tous les lundis, Ngong devient le centre économique de la région grâce à son marché. Un véritable carrefour de marchandises reliant le Tchad, le Nigéria, la Centrafrique et le Sud du Cameroun. Corolairement, le carrefour économique de Ngong devint rapidement un carrefour ethnique.

Image marché arachides

 

D’un point de vue démographique, l’augmentation et la diversité des habitants de Ngong en font un village atypique. Tout d’abord, aux premières populations migrantes sur la zone (les agriculteurs évangélisés de l’Extrême Nord) s’ajoutèrent des commerçants, transporteurs et éleveurs islamisés venus eux aussi de l’Extrême Nord mais aussi du Tchad.

Une photographie rapide du contexte socioprofessionnel fait apparaitre clairement que la majorité des premiers migrants chrétiens ont le monopole de l’agriculture et que la majorité des seconds migrants musulmans ont le monopole du commerce, des transports et de l’élevage.

La population de Ngong s’est non seulement diversifiée mais a en plus augmenté de manière exponentielle. Alors qu’en 1980 il y avait 8000 habitants dans le village de Ngong, il y en a près de 40 000 en 2010! Dès lors, la petite municipalité de Ngong a dû s’adapter et s’organiser pour apporter services et sécurité à ses habitants (gendarmerie, hôpital, pharmacie, points d’eau, réseau électrique, écoles)